Le dessin, les couleurs, ont de tout temps marqué la vie de Laure Bonfanti :
depuis les cours à l’U.C.A.D., en poursuivant une activité intense de maquettiste et graphiste, puis en développant des activités de conception et de réalisation dans le domaine de la presse et de la signalétique.
Mais il lui fallait sortir de la ligne conditionnée pour entrer dans le monde de la troisième dimension.
Dans l’univers des formes où rigueur et sensualité se mêlent.
« J’ai commencé par la terre… J’aime le contact avec la terre. Mais je me suis agacée. La terre ça craque, c’est mou, il faut laisser sécher. On se perd. L’impatience.
Cà ne m’est pas venu à l’idée d’oser directement sur le bois ; jusqu’à ce que je rencontre Bruno Julhiet.
Il m’a dit qu’un jour il avait pris un bout de bois, il a tapé dessus et c’est parti ? J’ai trouvé ça très culotté, osé et je me suis dit, il faut que j’essaye.
Quelque fois c’est trop beau, je reste à regarder ces stries, ces veines…je ne peux plus avancer dessus. J’aime le bois qu’on peut travailler facilement, buis tilleul, acacia. Mais j’essaye tous les bois que je rencontre.
Le bois c’est ma passion des arbres. Si je dessine, je dessine des arbres.
Là en plus il y a la matière, chaude, vivante…ces cercles qui disent tous quelque chose. La sécheresse, la pluie, l’histoire du temps.
La vie tout simplement.
Redonner au bois la forme d’un arbre. Les thèmes sont toujours les mêmes…
Toujours l’arbre. Il y a aussi les têtes et les couples… mais c’est peu.
C’est le bois qui décide. Telle ou telle forme. Primitive, épurée... secrète.
Expression d’un mouvement d’une marche vers quelque chose… vers ces jardins où il faudrait les ramener. »